Souvent, on me reproche de ne pas vouloir juger, d’être trop
« politiquement correct. »
J’aime beaucoup ce mot. « Politiquement correct ».
C’est un peu le mot de ralliement de ceux qui se plaignent
de ne plus pouvoir dire quoi que ce soit, de ne plus pouvoir balancer tel ou
tel mot à tout va. Ces personnes-là oublient à quel point les mots sont
importants, à quel point ils sont une arme de destruction massive et que, mal
employés, ils peuvent faire bien plus de ravage qu’un flingue. Les mots, c’est
ce que nous possédons de plus puissants en nous avec nos sentiments, qu’ils
soient couchés sur le papier ou déclamés à une foule.
Certains utilisent le prétexte de la liberté d’expression
pour balancer à tout va des horreurs. Je pense que la liberté d’expression est
un bien trop précieux pour être dispenser à dire des conneries. La liberté d’expression
ne signifie pas que vous avec le droit de dire vos immondices racistes,
homophobes ou sexistes, ça ne signifie pas que vous pouvez insulter sans
vergogne une personne et espérer vous en sortir frais comme une rose. Vous
exprimez est votre droit mais dénigrez les autres est un crime.
Mon père et mon petit-ami me disent souvent : « Tu
verras, quand tu bosseras avec des Noirs et des Arabes, tu arrêteras de les
défendre… » . J’ai connu des Noirs et des Arabes, au boulot et à l’école. Je
ne dénigre pas qu’il y ait des fainéants, des profiteurs, des criminels mais cela
n’est pas une raison pour dire que tous sont ainsi. Il est facile de dire que
les étrangers et immigrés profitent du système et sont protégés par l’Etat
contrairement aux Français abandonnés. Facile de se complaire à quelques
connaissances quand, à côtés, beaucoup galèrent à être considérer comme des
êtres humains cherchant à vivre. Je pense que la réalité est plus complexe et
moins radicale, mais comme je ne fais que penser et que je ne sais pas tout, je
ferme ma gueule et j’écoute.
La vérité, c’est que nous sommes tous humains, pas des bêtes
de somme rangés par catégories. Nous
passons notre temps à critiquer et décortiquer la vie des autres sans même se
poser la question de savoir si nous-mêmes, nous ne ferions pas la même chose,
si nous ne ferions pas les mêmes erreurs. J’ai souvent critiqué les autres, je
me suis aussi souvent pris leurs critiques dans la gueule et j’ai compris la
douleur que c’était de se voir tout le temps pointer du doigt parce vous n’étiez
pas comme les autres, insultée ou bousculée. Ca blesse, nous sommes tous d’accord
pour le dire. Les mots sont une arme, Pierre Bottero l’a dit et il avait
amplement raison. Les Mots sont une force formidable, à nous de veiller à ce qu’elle
nous élève et à ne pas tomber du côté obscur de cette force.
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