mercredi 24 avril 2013

Con-Sommation


Images sur images
Voix sur cris
Des sourires et des visages
Tout ça pour un simple produit

Des télés et des voitures
Les prix défilent sur l’écran
Jusqu’à ce que ton cerveau sature
Parmi tous les dieux, le plus aimé est Argent

Grande ronde de la vente
Qui arrache les poches vides
Ces allures de tournantes
Pour une richesse insipide

Acheter et jeter
Le bonheur est à la portée du plus offrant
Tout ce qui peut être rêvé
Tu dois cravacher pour l’espérer de ton vivant

dimanche 21 avril 2013

Ils ont peur de nous, ou quoi ?!


Aujourd’hui, je suis tombée sur une page masculiniste.
On reproche souvent aux féministes d’être « hystériques », « névrosée », « agressives » mais quand je vois les conneries que contient ce genre de pages, je comprends pourquoi.
En vrac, ça renvoyait les femmes à la cuisine, si possible avec une claque dans la gueule, ça pleurait sur la féminisation de la société et la perte de la virilité masculine (oui, y avait aussi pas mal de délire homophobe dedans, ajoutez également une pincée de théorie du complot sioniste/sataniste et vous avec une belle idée de ce que cette page contient), les femmes ont toutes des salopes dépensières et superficielles, etc. Les rares fois où j’ai eu le courage de lire les commentaires, j’ai cru que l’on était revenu des siècles en arrière, sauf que les gars qui commentaient n’étaient pas (tous) de vieux séniles, et c’est là que le bât blesse.
Ces braves gens pensent ce qu’ils veulent de la femme, c’est leur droit, même si je pleins leur femme/fille/mère/sœur/toute-femme-qui-aura-le-malheur-de-ne-pas-être-une-larbine-soumise. Personnellement, je n’arrive pas à comprendre une telle position, surtout en 2013, où l’on nous balance encore que nous, les filles, ne sommes que des ménagères qui devons rendre grâce au Mâle tout puissant. Je n’ai pas le droit, en tant qu’être humain, de vouloir faire ma vie comme je l’entends, sans avoir à obéir à un ordre social qui m’impose de fermer ma gueule et de rester un simple objet ? A vrai dire, cette page, elle me conforte dans mon féminisme. Mon but n’est pas de castrer les hommes ou de les humilier, mon but est de pouvoir vivre ma vie comme je le veux, comme n’importe quel être humain et de pouvoir offrir ce droit aux autres, les femmes comme les hommes (oui, mes bichons, parce que vous imposer cette image du mâle viril et protecteur qui ne respecte que la force pure et qui rejette les « tapettes-efféminées-avec-des-émotions », c’est aussi du sexisme mais comme c’est un sexisme qui vous caresse dans le sens du poil, ça vous pose pas de problème).
Ca m’emmerde sincèrement de voir des gars de ma génération penser comme des hommes du siècle dernier, de les voir cracher sur Internet leur haine du féminisme sur lequel ils ne se sont jamais renseigner, de rire d’une photo où une Femen est plaquée violemment au sol par des CRS en disant que « C’est bien fait pour cette salope ». Ca m’emmerde parce qu’ils ne se rendent même pas compte de la violence que leur propos peut avoir sur nous, les femmes, mais aussi sur les hommes. Ca m’emmerde et ça m’amuse en même temps, parce que vous pouvez bien gueuler et pleurer sur une pseudo-virilité imaginaire que vous croyez perdue à jamais, moi ça m’empêche pas de vivre ma vie comme je l’entends, Pas parce que je suis une femme qui veut vous arracher vos couilles (vachement cool cette chimère de la féministe enragée et castratrice, hein ?) mais parce que c’est mon droit le plus élémentaire, et que ça, vous ne pouvez pas me l’enlever.

PS : Voici un petit florilège de cette "page", régalez-vous mais préparez un sac de gerbe.








mardi 16 avril 2013

Allons Enfants de la Patrie...




Je n’ai jamais réellement su ce qu’était le sexisme, ou le féminisme.
Au départ, c’étaient des notions vagues, lointaines, issues d’un passé que seules mes aïeules avaient connu. C’est en intégrant le lycée militaire que j’ai compris que le sexisme était une réalité, ancrée dans notre société avec une telle force qu’elle en devient naturelle.

J’ai toujours voulu intégrer l’armée ou la gendarmerie, c’étaient des métiers qui m’attiraient sincèrement depuis que j’étais gosse, je regarde toujours le défilé du 14 juillet, en attendant le jour où je paraderais moi aussi en uniforme. Je savais à l’avance que ça allait peut-être en surprendre certains. Après tout, les rangers et le flingue, c’est plutôt un truc « de mecs », non ?
Dans ce lycée militaire, il y a pas mal de garçons qui considèrent que, en tant que femme, votre place n’est pas dans l’armée. Pas de pénis, pas de treillis. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris conscience de ce que signifiait être femme aux yeux des autres, de l’image que la femme renvoi ou doit renvoyer. Pour ces garçons, je n’avais pas ma place là-bas. Pas parce que j’étais mauvaise ou maladroite, juste parce que j’étais une fille et qu’en intégrant un lycée militaire, je pénétrais à leurs yeux dans un lieu masculin sacré, où la virilité est reine. Les filles n’ont pas le droit de faire les traditions, elles ne sont pas tous les jours victimes de sous-entendus sexistes mais, à chaque fois que je croisais le regard de ces mecs-là, je sentais que j’étais inférieure à leurs yeux, ils refusent de parler aux gonzesses sinon c’est la honte pour eux.

Non le sexisme n’est pas mort, malheureusement. Je l’ai bien compris cette année-là, quand j’ai rencontré ces jeunes hommes de mon âge, issus de bonnes familles, cultivés et intègres, qui m’enfermaient dans leur vision étriquée et dégradante de la femme. Je pense que c’est à partir de ce moment-là que mon féminisme est né, à partir de ce moment-là que j’ai compris que ce combat sera long, haletant mais payant, je l’espère. Je ne veux plus que les filles soient regardées ainsi, ni dans un lycée militaire ni ailleurs. Je ne veux plus que l’on me dise où me tenir sous le prétexte que je ne suis pas née avec le bon organe génital, je ne veux plus que l’on me contraigne à un rang social que je ne peux ni choisir ni influencer. C’est pour cela que je suis devenue féministe, pour lutter contre ces violences gratuites, contre ces mots qui vous humilient, contre ces regards qui vous insultent en silence et contre ces coups qui vous défigurent.

lundi 8 avril 2013

Le Clown Triste


C’est l’histoire d’un clown
Un clown si triste qu’il en pleurait
Dans sa roulotte branlante, il maquille son visage
De noir et de blanc, tel un mime cynique
Le nez pâle et les yeux rouges
Il ne veut plus faire sourire
Car si le monde n’est qu’un grand cirque
Son chapiteau renferme la peur
Ses artistes ne savent plus rendre heureux
Et lui a perdu la passion
Ses chaussures trop grandes reflètent la misère
De ce cirque aux allures d’arènes
Où on nous jette tous aux lions

C’est l’histoire d’un clown
Qui voulait en finir
Plus de farces et de joie
Juste la misère et la ruine
D’une vie vouée au bonheur des autres
Sans que personne ne songe à son sourire à lui
Pas une âme pour remuer ce squelette grotesque
Dans ses habits colorés, il est pire qu’un fossoyeur
Et devant son miroir, un visage déchiré
Le monde est un grand cirque qu’il n’ jamais pu quitter
Monsieur Loyal a des allures de politique
Menteur et perfide annonçant la débâcle
Le clown ne veut plus, n’en peut plus
De voir ses acrobates s’écraser comme Icare
Brûlés par leur propre prétention
De sentir le souffle chaud des fauves sur sa nuque
Prêts à bondir à travers un cercle de flammes
De voir ces enfants pleurer de terreur en le voyant
Lui si sinistre qu’il en devenait terrifiant
Alors le clown sortit sa plus belle corde

Une qui prête à sourire, pour égayer la Faucheuse
La noua autour de son cou, comme son nœud papillon
Mais pas d’envol cette fois, si ce n’est pour rallonger la fatale chute
Et le clown se pend tristement
Sans savoir qu’il aura, une dernière fois, fait rire un enfant.

Le Soleil & la Lune


J’ai longtemps cherché les rayons glorieux de l’astre royal
Désiré la chaleur de sa noble lumière
J’ai tourné la tête vers son imposant piédestal
Consumant mes yeux sous sa lave incendiaire

J’ai imploré sa clémence, l’appelant sans cesse
Lorsque sa patience fut épuisée de cette querelle
Il dit : « Tu n’es pas de celles à qui j’offre les caresses,
Mes rêves sont bâtis d’acier là où les tiens sont peints d’aquarelle.
Repars dans l’ombre vivre ta bassesse. »

Eplorée sur les dalles étoilées
Je ne pouvais éprouver la beauté de la gloire
Le Soleil était si loin, dans ce ciel désenchanté
Et moi, à milles lieux, hurlait au désespoir

La Lune eu vent de ma déraison
Son visage d’argent vers moi se tourna
« Enfant, chaque être à sa place en cette constellation
La tienne n’est pas près de l’astre du jour et de son aura
Mais là où la Solitude est maîtresse des passions. »

Elle me guida de ses doigts de métal
Et me plaça sous sa ronde bienveillance
« Ici, Loups et Oubliés sont les enfants de ma lueur pâle
Là où sont brisés les rêves de suffisance. »

Je me glissais en son sein froid, glacée de peur
 Je vis des Mots dansés sur ma peau blanche
S’incrustant dans ma chair, irradiant mon cœur
J’oubliais le Soleil et sa violence
Je savais à présent où était le vrai bonheur.