« Tu sais, nous, on veut seulement ton bonheur, peu
importe avec qui. »
Cette phrase, on l’a tous et toutes entendue. De la bouche
de nos parents, frères et sœurs ou ami-e-s. Quand on est enfant, qu’on ne
connait rien des choses de l’amour et du sexe, cette phrase rassure parce qu’elle
prouve l’amour inconditionnel de vos proches : quoi que tu fasses, on t’aime.
C’est une super assurance vie, non ?
Sauf qu’en grandissant, en découvrant les défauts de ceux
qui, petit-e, nous semblait semblables à des dieux. On les découvre racistes,
homophobes parfois, névrosés ou intolérants. Tout d’un coup, cette phrase, vous
devinez qu’elle est fausse et que son sens véritable c’est :
« Sois heureuse, mais seulement selon notre propre
vision du bonheur ! »
Mon père m’a toujours dit que jamais, ô grand jamais, je ne
devais lui ramener de Noir ou d’Arabe à la maison, et encore moins un musulman !
Je me demande comment il réagirait si un jour je rentrais à la maison avec une
petite-amie noire, africaine et musulmane, c’est le combo arrêt cardiaque pour
n’importe quel raciste. Quoique… si je leur avouais que mon « copain »
actuel est en réalité transsexuel, peut-être que ça les choquerait d’avantage.
Ils ne me jetteraient pas dehors mais je pense qu’ils seraient déçus, choqués,
peut-être écœurés, je ne sais pas mais il n’y a que ceux qui sortent de la
norme hétérosexuelle qui se questionnent autant… les gays, les lesbiennes, les
trans, les pansexuels, les polyamoureux-ses, les queers, les bis… on vit dans
cette peur constante que les gens découvrent cette partie-là de notre intimité.
Parce que l’on peut nous rejeter pour ça, nous agresser pour ça, nous tuer pour
ça. C’est un peu comme être un super-héros de comic, on cache notre véritable
identité parce que cette identité est chassée par des milliers d’individus,
chaque jour.
Je ne pense pas que je dirais la vérité à mes parents ou à
ma famille. Je l’aime bien, mon petit placard, je m’en contente, par peur,
surtout. Surtout par peur.