mercredi 31 juillet 2013

Le Loup Noir


Dans les branches d’Yggdrasil
A travers les froides plaines du monde
Vivait un loup noir, puissant et immense
La fourrure sombre masquant les cicatrices
Des milles et uns combats menés durant sa vie
Regard acéré observant un monde auquel il était étranger
Le cœur valeureux, l’âme déchirée
Tels les guerriers qui ont forgés sa lignée
Attendant de rejoindre la demeure des Dieux
Pour mener son ultime bataille
Tandis que sur Terre, sa meute suit son ombre
La Mort elle-même craint ses crocs portant le trépas
Incapable de le prendre, elle fuyait à chaque fois
Apeurée par la fureur du patriarche
Il marchera encore longtemps, cet enfant de Thor
Avant que le Valhalla ne l’accueille. 

lundi 22 juillet 2013

La Haine


Allez mes braves, l’ennemi est toujours là
Il rampe encore, l’embryon de la haine
Il n’a pas eu son compte, qu’il crève sous vos pas !
Aux armes citoyens, que personne ne rengaine.

Que chaque être humain se lève
Sans distinction, avec ou sans blason, tous avançons
Pour nous défendre, nous n’attendrons pas la relève
Vivants et libres, c’est pour cela que nous marchons.

Maudits soient ceux qui abordent les anciennes runes
Transformant des mots de sagesse en symboles de violence
Qu’ils battent en retraite avant la nouvelle lune
Aucun dieu n’aura pitié de leur déchéance

La haine des autres, c’est la mort de soi
Fossoyeurs, allons enterrer ces cadavres ambulants
Qui se disent hommes alors qu’ils sont bêtes de l’effroi
Et que cette luette dure chaque instant

dimanche 21 juillet 2013

Le Cirque de la Vie


Qu’est-ce que l’on ressent, lorsque l’on découvre ce que l’on est vraiment ?
Il y a le vide, d’abord. Un vide abyssal, sans fond ni échappatoire, juste la longue et interminable chute d’un corps désarticulé. Puis le vide se tord, se contorsionne, et on a la sensation que ce sont les autres qui sont vides, qu’il y a un trou béant dans leur poitrine : famille, amis, voisins, collègues… ils prennent des allures de fantômes de carnaval.
Découvrir qui l’on est, c’est comme se prendre un miroir dans la gueule, sans qu’il n’éclate en milles morceaux. Il reste intact mais c’est votre esprit qui est fracassé et éparpillé sur le sol, ces petits bouts tranchants du masque social que nous portons tous. Un masque de théâtre, comme les acteurs de l’Antiquité. Nous incarnons des personnages, par peur, par intérêt ou par ennui, juste parce que nous savons que notre véritable personnalité dérangerait et que nous pourrions perdre tant de choses. Dans le grand cirque de la vie nous paradons comme des clowns, faisant rire les autres de nos bêtises, nous sommes des funambules marchant sur des fils, craignant à chaque instant de tomber tout en espérant que notre pied glisse et nous emporte, nous sommes des dresseurs de fauves armés d’un fouet, tentant de garder loin de nous la mâchoire mortelle des lions et des tigres.
Il y a des gens qui passent leur vie sans savoir qui ils sont réellement, tâtonnant dans l’obscurité en espérant soulever le rideau et sortir dans les coulisses, ne serait-ce que pour voir l’envers du décor. La vie est un cirque étrange, fascinant, dangereux et merveilleux. Sous ce grand chapiteau nous dansons et chantons jusqu’à ce que les lumières s’éteignent et que les spectateurs aient quitté les gradins, nous retournons dans notre loge et là, le maquillage et le costume retirés, nus dans une si petite pièce, il ne reste que le miroir et notre reflet. Un reflet qui nous revoir à notre véritable personne et là, la soirée est réellement achevée. Plus de masques ni d’artifices, juste nous-mêmes et ce vide effroyable qui nous ingurgite tel un géant affamé.

dimanche 14 juillet 2013

14 Juillet


J’ai toujours rêvé d’être militaire ou gendarme, c’est comme ça depuis que je suis gosse. Je regarde le défilé chaque 14 Juillet, j’attends les Saint-Cyriens et les Légionnaires ainsi que les Pompiers, j’écoute la fanfare en espérant un jour pouvoir aussi marcher sur les Champs-Élysées.
Je me demande souvent quelle image les gens ont de la gendarmerie ou de l’armée. Ma copine a une sainte horreur de l’uniforme et considère que l’armée représente la mort. Quelque part, je ne peux pas dire qu’elle ait tort, c’est la triste vérité, on envoie des soldats au front et la mort est au rendez-vous, la guerre a toujours été ainsi. Elle me parle souvent de ces gradés qui détruisent psychologiquement leurs soldats, de ces femmes militaires violées, des bizutages qui tournent au harcèlement, du coût inutile de l’armement militaire alors que des gens crèvent de faim dans les rues. Personnellement, je ne sais pas vraiment quoi répondre à ça. C’est une réalité aussi, une réalité que l’on nous cache souvent (n’appelle-t-on pas l’Armée la Muette, après tout ?) et on ne peut effacer cela. Je lui parle de ces hommes et ces femmes loin de chez eux qui crèvent sans que personne ne le sache, de ces gens qui savent qu’ils peuvent partir demain et mourir le jour d’après, je lui parle des militaires et des gendarmes qui sauvent des vies et/ou qui viennent en aide à des personnes en détresse.
Bien sûr qu’il y a des ripoux, des corrompu-e-s, des salauds, des criminel-les dans les armées, il y en aura toujours. Certains pensent que l’uniforme et le flingue leur confèrent une influence prodigieuse et, malheureusement, on ne les voit pas toujours et, même quand on les voit, ils ne sont pas punis à la hauteur de leurs crimes. Mais il y a aussi ceux qui risquent leur vie pour les autres, qui s’impliquent dans leur métier, qui sont intègres et honnêtes, des gens qui n’ont pas oublier la fonction première du militaire (pensée à Petite Bulle ) : être au service de ces concitoyens. TOUS les concitoyens. Être au service de chaque être humain vivant sur le sol français, sans distinction. Mais, avant tout, il y a des êtres humains, avec des familles, des enfants, des amis et une vie qui leur est propre.
L’armée, c’est un peu comme la politique, il y a deux types de personnages : ceux qui veulent servir le peuple et ceux qui veulent se servir du peuple. 

jeudi 4 juillet 2013

Sois heureuse à notre manière !


« Tu sais, nous, on veut seulement ton bonheur, peu importe avec qui. »

Cette phrase, on l’a tous et toutes entendue. De la bouche de nos parents, frères et sœurs ou ami-e-s. Quand on est enfant, qu’on ne connait rien des choses de l’amour et du sexe, cette phrase rassure parce qu’elle prouve l’amour inconditionnel de vos proches : quoi que tu fasses, on t’aime. C’est une super assurance vie, non ?
Sauf qu’en grandissant, en découvrant les défauts de ceux qui, petit-e, nous semblait semblables à des dieux. On les découvre racistes, homophobes parfois, névrosés ou intolérants. Tout d’un coup, cette phrase, vous devinez qu’elle est fausse et que son sens véritable c’est :
« Sois heureuse, mais seulement selon notre propre vision du bonheur ! »
Mon père m’a toujours dit que jamais, ô grand jamais, je ne devais lui ramener de Noir ou d’Arabe à la maison, et encore moins un musulman ! Je me demande comment il réagirait si un jour je rentrais à la maison avec une petite-amie noire, africaine et musulmane, c’est le combo arrêt cardiaque pour n’importe quel raciste. Quoique… si je leur avouais que mon « copain » actuel est en réalité transsexuel, peut-être que ça les choquerait d’avantage. Ils ne me jetteraient pas dehors mais je pense qu’ils seraient déçus, choqués, peut-être écœurés, je ne sais pas mais il n’y a que ceux qui sortent de la norme hétérosexuelle qui se questionnent autant… les gays, les lesbiennes, les trans, les pansexuels, les polyamoureux-ses, les queers, les bis… on vit dans cette peur constante que les gens découvrent cette partie-là de notre intimité. Parce que l’on peut nous rejeter pour ça, nous agresser pour ça, nous tuer pour ça. C’est un peu comme être un super-héros de comic, on cache notre véritable identité parce que cette identité est chassée par des milliers d’individus, chaque jour.
Je ne pense pas que je dirais la vérité à mes parents ou à ma famille. Je l’aime bien, mon petit placard, je m’en contente, par peur, surtout. Surtout par peur.