dimanche 21 juillet 2013

Le Cirque de la Vie


Qu’est-ce que l’on ressent, lorsque l’on découvre ce que l’on est vraiment ?
Il y a le vide, d’abord. Un vide abyssal, sans fond ni échappatoire, juste la longue et interminable chute d’un corps désarticulé. Puis le vide se tord, se contorsionne, et on a la sensation que ce sont les autres qui sont vides, qu’il y a un trou béant dans leur poitrine : famille, amis, voisins, collègues… ils prennent des allures de fantômes de carnaval.
Découvrir qui l’on est, c’est comme se prendre un miroir dans la gueule, sans qu’il n’éclate en milles morceaux. Il reste intact mais c’est votre esprit qui est fracassé et éparpillé sur le sol, ces petits bouts tranchants du masque social que nous portons tous. Un masque de théâtre, comme les acteurs de l’Antiquité. Nous incarnons des personnages, par peur, par intérêt ou par ennui, juste parce que nous savons que notre véritable personnalité dérangerait et que nous pourrions perdre tant de choses. Dans le grand cirque de la vie nous paradons comme des clowns, faisant rire les autres de nos bêtises, nous sommes des funambules marchant sur des fils, craignant à chaque instant de tomber tout en espérant que notre pied glisse et nous emporte, nous sommes des dresseurs de fauves armés d’un fouet, tentant de garder loin de nous la mâchoire mortelle des lions et des tigres.
Il y a des gens qui passent leur vie sans savoir qui ils sont réellement, tâtonnant dans l’obscurité en espérant soulever le rideau et sortir dans les coulisses, ne serait-ce que pour voir l’envers du décor. La vie est un cirque étrange, fascinant, dangereux et merveilleux. Sous ce grand chapiteau nous dansons et chantons jusqu’à ce que les lumières s’éteignent et que les spectateurs aient quitté les gradins, nous retournons dans notre loge et là, le maquillage et le costume retirés, nus dans une si petite pièce, il ne reste que le miroir et notre reflet. Un reflet qui nous revoir à notre véritable personne et là, la soirée est réellement achevée. Plus de masques ni d’artifices, juste nous-mêmes et ce vide effroyable qui nous ingurgite tel un géant affamé.

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