lundi 8 avril 2013

Le Clown Triste


C’est l’histoire d’un clown
Un clown si triste qu’il en pleurait
Dans sa roulotte branlante, il maquille son visage
De noir et de blanc, tel un mime cynique
Le nez pâle et les yeux rouges
Il ne veut plus faire sourire
Car si le monde n’est qu’un grand cirque
Son chapiteau renferme la peur
Ses artistes ne savent plus rendre heureux
Et lui a perdu la passion
Ses chaussures trop grandes reflètent la misère
De ce cirque aux allures d’arènes
Où on nous jette tous aux lions

C’est l’histoire d’un clown
Qui voulait en finir
Plus de farces et de joie
Juste la misère et la ruine
D’une vie vouée au bonheur des autres
Sans que personne ne songe à son sourire à lui
Pas une âme pour remuer ce squelette grotesque
Dans ses habits colorés, il est pire qu’un fossoyeur
Et devant son miroir, un visage déchiré
Le monde est un grand cirque qu’il n’ jamais pu quitter
Monsieur Loyal a des allures de politique
Menteur et perfide annonçant la débâcle
Le clown ne veut plus, n’en peut plus
De voir ses acrobates s’écraser comme Icare
Brûlés par leur propre prétention
De sentir le souffle chaud des fauves sur sa nuque
Prêts à bondir à travers un cercle de flammes
De voir ces enfants pleurer de terreur en le voyant
Lui si sinistre qu’il en devenait terrifiant
Alors le clown sortit sa plus belle corde

Une qui prête à sourire, pour égayer la Faucheuse
La noua autour de son cou, comme son nœud papillon
Mais pas d’envol cette fois, si ce n’est pour rallonger la fatale chute
Et le clown se pend tristement
Sans savoir qu’il aura, une dernière fois, fait rire un enfant.

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